Dans les formations que je donne en ESAT je me suis heurtée à une difficulté pour nommer les différents acteurs, et notamment pour distinguer les personnes accompagnées et leurs accompagnateur·rice·s.
Les termes « travailleurs d’ESAT » ou « ouvriers » sont généralement utilisés pour désigner les personnes accompagnées. En effet, travaillent en ESAT des personnes en situation de handicap qui ont un double statut de personnes accompagnées usagères d’un établissement médico-social, et de salariées pour le travail productif qu’elles accomplissent.
Leurs encadrant·e·s sont généralement désigné·e·s par le terme « salariés », ou « moniteurs d’ateliers» pour les distinguer des personnes qu’ils et elles accompagnent.
Les dernières évolutions législatives, avec notamment le plan de transformation des ESAT en 2022, dotent les personnes accompagnées des droits inscrits dans le code du travail tout en continuant à leur garantir ceux des usagers inscrits dans le code de l’action sociale et des familles et découlant de la loi dite 2002-2.
Au cours d’une formation pour les élu·e·s en CVS en ESAT, nous avons pu débattre sur le terme le plus approprié pour désigner les personnes accompagnées. Les stagiaires souhaitaient utiliser le terme « salarié » qui les installent dans un statut plus valorisant socialement, ont réfuté le terme « salarié handicapé » perçu comme trop stigmatisant (et d’ailleurs leurs encadrant·e·s pourraient aussi être en situation de handicap). Le terme qui a remporté l’unanimité est celui de « salarié·e accompagné·e » que j’utilise désormais et qui me paraît de manière évidente conjuguer le mieux le double statut qui les caractérise.
Et ce n’est pas un détail pour moi.
Les mots ont leur importance
